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Il semble qu'écrire consiste à essayer de parler à l'instant où parler semble impossible.
19 avril 2009

Je suis transie de peur en vérité, transie

Je suis transie de peur en vérité, transie presque à chaque seconde, transie au point que mon cœur ne parvient pas à crépiter aussi régulièrement qu'il le faudrait, je suis transie d'inquiétude, transie au point de ne pas toujours pouvoir manger, de ne pas toujours exactement songer, transie de volonté de faire les bons choix et de ne pas être désagréable aux gens autour de moi, de vouloir les aider sans pour autant y arriver. C'est l'incertitude de parvenir un jour à exprimer cette virgule de vérité dont je ressens l'ombre dans le corps, c'est la frayeur de toujours rester à contempler cette pluie et ce soleil qui fourmillent à l'intérieur, de toujours les voir se superposer sans pour autant être capable de sortir quelconque arc-en-ciel. Ce besoin, qui serre comme un petit être vivant qui à une jambe serait attaché. Mais va donc jouer, lui conseille-t-on gentiment, et lui de relever les yeux et de remuer la tête lentement pour refuser timidement. Pourquoi reste-t-il aggripé à la jambe, pourquoi ne part-il pas courir en toute insouciance, pourquoi ce besoin de présence? Alors on commence à remuer le membre en question, presque tendrement, comme une caresse l'incitant à déguerpir. Mais le petit être est lové de tout son corps, de tous les minuscules poils qui hérissent sa peau frémissante, il gémit qu'il n'est pas assez fort pour partir seul, qu'il a besoin de nous. On essaye pourtant, on remue de plus en plus fort et le petit être serre ses petits doigts potelés et maladroits autour de notre cheville, alors on le regarde un peu différemment, un peu intrigué de tant de persevérance, on s'apprête à le jeter avec une violence dont on aurait préféré se passer et.. et à cet instant, ses yeux se troublent. De petites larmes gèlent et écorchent ses joues creuses silencieusement. Le bruit de minuscules perles de verre se brisant dans un silence étouffant. Le petit être nous observe honteusement de ses yeux changeant de texture à chaque instant. On ne peut plus chercher à le détacher, ses petites mains tomberaient, sa petite tête se briserait, ses petits genoux cogneraient contre le béton, ses petites pupilles éclateraient sur les pavés, on... on le garde là, accroché à une jambe, à un bras, à un organe, peut-être au cœur? le besoin de créer reste et serre toujours un peu plus mais qu'y faire? On ne voit qu'une bribe de la vérité, on ne comprends qu'un centième de l'intensité, on ne parvient pas à toucher le vrai; et de le savoir ne reste que. la peur.

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Commentaires
C
tu me manques...
Il semble qu'écrire consiste à essayer de parler à l'instant où parler semble impossible.
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